Chroniques

Poisson d’avril

Bruno Clément décortique la symbolique du poisson dans la religion chrétienne.
Chroniques de résistance

Le 1er avril, c’est la tradition des poissons… On se démène ici et là, et surtout dans les médias, pour imaginer des «fake news» dans l’intention de faire rire le public! Mais, ce 1er avril 2018, c’est Pâques et ce n’est pas un gag!

Pâques, le passage (Pessah en hébreu), représente pour les Juifs la commémoration du passage de la Mer rouge et, pour les chrétiens, le relèvement d’entre les morts d’un homme, Ieschoua, devenu à la fin de sa vie humaine l’incarnation de Dieu! Un homme «aux semelles de vent» venu pour proclamer un message de libération de tout l’être et de tous les êtres, un message de salut par l’égalité, la fraternité et la simplicité.

Malgré toutes les turpitudes et les violences de l’Eglise au cours des siècles, le message originel continue à propager son onde de convictions et à toucher dans leur for intérieur des centaines de milliers de personnes qui se mettent en route à la recherche de cette voie de lumière.

La symbolique du poisson, image de fécondité et de vie, n’a strictement rien à voir avec celle de la croix. Le poisson fut le signe de reconnaissance des chrétiens de l’Eglise «primitive» et cela jusqu’au concile de Nicée (convoqué par Constantin, empereur de Rome), au IVe siècle, pour être remplacé par la croix, signe mortifère s’il en est, qui bloque la propagation de la «bonne nouvelle» (Vangelos) au vendredi de l’exécution en signant ainsi l’échec du mouvement de libération. Or, la mort du vendredi n’a pas de sens sans la Résurrection de Pâques!

Il y a déjà bien des années que Marc Oraison, prêtre, théologien et psychologue, remarquait, avec un sourire au fond des yeux, que c’était une «chance» que Ieschoua n’ait pas été guillotiné – un mode de mise à mort bien plus «doux» que la crucifixion – car, dans ce cas-là, quelles seraient les représentations chrétiennes dans les églises et autour de nos cous…

Dans les temps mauvais et tristes que nous traversons dans toute l’Europe, entre autres régions, que peut donc signifier la fête de Pâques? Si ce n’est la lumière d’une flamme qui ne s’éteint jamais et continue de brûler vive et claire contre tous les vents d’oppression!

Cette flamme accompagne nos actions, nos manifs, nos clameurs! Elle nous invite à ne pas nous décourager, à nous relever quand nous tombons, à être debout et en mouvement pour mener le bon combat de la solidarité! Je nous souhaite à toutes et tous un bon «poisson d’avril»!

Bruno Clément est animateur en éducation populaire.

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lundi 8 janvier 2018

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