On nous écrit

Pénurie Aiguë

Anne-Marie Barone défend un projet de construction de logements à Genève.
Votations

La densification a mauvaise presse. Il est vrai que, ces dernières décennies, la multiplication de projets spéculatifs (surélévations d’immeubles créant peu de logements et à des loyers exorbitants, «bourrage» des cours dans certains quartiers comme aux Pâquis) ou des projets publics absurdes (comme la fameuse «Tour des Grottes», projet de la Ville de Genève qui a été abandonné à la suite de l’opposition des habitant·es du quartier…) ont suscité une méfiance compréhensible d’une grande partie de la population à l’égard de tout projet de construction.

Pourtant, tout le monde en convient, Genève connaît une pénurie aiguë de logements à loyers abordables: dans le canton de Genève, près de 8000 personnes sont inscrites pour l’attribution d’un logement subventionné, et rien qu’en ville de Genève, ce sont 4500 demandes de logement qui sont en suspens auprès de la Gérance immobilière municipale. Face à cette situation, et à moins de condamner les personnes qui travaillent à Genève à aller vivre dans le canton de Vaud ou en France voisine, avec les problèmes de circulation qui en résultent, on ne voit pas d’autre solution que la construction de nouveaux logements abordables.

Or, vu la rareté de la réserve de terrains constructibles à Genève, on ne peut construire que là où il existe déjà un environnement bâti. La densification tant décriée n’est en fait qu’un moyen permettant de créer des logements pour davantage de personnes sur une même surface de terrain.

Le Plan localisé de quartier (PLQ) Bourgogne, sur lequel la population de la Ville de Genève votera le 12 mars prochain, est à mon avis un exemple de densification réussie. Lorsque les opposants à ce PLQ parlent à son sujet «d’hyperdensification» et de «bétonnage d’un autre temps», il s’agit d’arguments passe-partout et démagogiques. En réalité, ce PLQ permettra, à terme, de remplacer la trentaine de villas existantes, abritant 140 personnes, par 15 immeubles de 6 étages – un gabarit inférieur à celui que les normes légales permettraient – comportant 450 logements pour environ 1000 personnes. Un tiers de ces logements seront des logements d’utilité publique, c’est-à-dire à des loyers accessibles et soustraits à la spéculation.

De plus, si les jardinets privés existants ont indéniablement du charme, seuls les propriétaires des villas peuvent en profiter, alors que le PLQ prévoit la création d’un parc en pleine terre ouvert au public au milieu des nouvelles constructions.

Des raisons suffisantes pour voter et appeler à voter oui au PLQ Bourgogne le 12 mars prochain!

Anne-Marie Barone, habitante de la Ville de Genève

 

Opinions On nous écrit Votre lettre Votations

Connexion