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Les textes «sacrés» des grandes religions datent d’époques et de pays où les droits humains n’étaient pas plus à l’ordre du jour que les libertés individuelles. Couper des têtes, des mains ou des pieds, crucifier, pendre, lapider, brûler ou enterrer vivant était courant. Torturer pour savoir ou convaincre allait de soi. Ces pratiques sympathiques sont prescrites, à des degrés divers, dans les livres ou textes «sacrés» des religions de sociétés à écriture et dans les usages de pas mal d’autres. Il est donc normal que tuer, mutiler ou torturer fasse partie du projet des fondamentalistes qui s’y réfèrent et des théocraties intégristes – qu’il soit chrétien, musulman, juif, hindouiste, bouddhiste ou autre. Il est plus étonnant que l’on imagine, dans des pays laïques, que les formes «soft» des mêmes religions sont fréquentables, alors qu’elles se réfèrent aux mêmes textes, oubliant juste d’en citer les passages gênants. Si l’on croyait nos prêtres, il n’y aurait que des religions de paix et d’amour, respectueuses de tous, même si les textes qui restent «sacrés» prescrivent clairement de tuer les infidèles ou les apostats. On prétend que l’abandon de la pratique dédouane une théorie «datée», mais on exclue toute critique ou révision de ladite théorie.

L’intolérance et le prosélytisme sont les sources de ce que plus personne ne peut refuser de qualifier de criminalité religieuse, qu’elle soit bouddhiste ou hindouiste contre les musulmans, musulmane contre les « infidèles », ou qu’elle relève, masquée, du terrorisme et du colonialisme d’Etats chrétiens ou juif.

Bien sûr, il ne s’agit pas ici de condamner le croyant de base, non violent mais manipulé et trompé par les Etats ou les prêtres, comme d’autres le sont par des politiciens. Même s’il peut se retrouver les armes à la main pour «défendre» sa foi ou sa communauté. Le problème réside dans les méthodes des communautés qui le poussent au crime, ce qu’il n’aurait jamais fait de lui-même.

Les religions pratiquent, depuis leurs origines, les techniques classiques de conditionnement par punition et récompense, qui apprennent à faire ce que le conditionneur veut et à ne pas faire ce qu’il interdit. Promesses de bonheur ou de malheur, peur de punitions, réelles ou imaginaires, emmènent les esprits où le gourou veut, d’autant plus que leurs cerveaux sont jeunes ou faibles. Ce n’est pas par hasard que les religions visent les familles, l’école et que les prosélytes s’attaquent en priorité aux faibles et aux individus en détresse – laissez venir à moi les simples d’esprit !

Les nouvelles technologies de communication permettent d’amplifier et multiplier sans limite les effets des propagandes classiques. Et, bien sûr, les religions ne sont pas les seules à pratiquer ces types de conditionnement, communs dans l’éducation, le commerce, les armées, les spectacles, les sports et la politique. Vivre en société nécessite d’en subir un minimum, ne serait-ce que pour ne pas se faire écraser en traversant la rue ou pour ne pas envoyer son poing à la figure d’un vis-à-vis à la moindre émotion. Les conditionnements sociaux complètent et adaptent les réflexes de survie inconscients hérités de la très longue histoire de nos ancêtres animaux. Encadrés par les cultures et les systèmes d’éducation, ils nous apportent des réponses standardisées, rapides, inconscientes, aux choix de comportements innombrables que nous ne cessons de faire. Tout le problème est d’effectuer un tri entre ce qui est nécessaire à la société et ce qui est nuisible aux libertés individuelles, entre la formation et l’information d’un côté, l’asservissement idéologique et la propagande de l’autre. Dans ce tri, chaque entité sociale souffle le meilleur et le pire: la famille entre l’éducation et l’asservissement social et religieux, les Etats entre scolarisation et militarisme, le commerce entre approvisionnement et consumérisme irresponsable…

Entre tous ces écueils, le sentier des libertés individuelles est bien étroit !

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lundi 8 janvier 2018

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