Contrechamp

IVG: «ALLONS-NOUS REVENIR AU TEMPS DES ‘FAISEUSES D’ANGES’?»

Trop souvent, les acquis sont fragiles, il s’avère donc essentiel de les préserver par un travail de vigilance. L’actualité vient de fournir un exemple particulièrement choquant de ce phénomène, avec l’initiative lancée par l’UDC demandant l’exclusion de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) de l’assurance-maladie de base.
Il a fallu une trentaine d’années de luttes acharnées pour obtenir en juin 2002 la légalisation de l’IVG. L’Association pour les droits de la femme (ADF) s’est battue aux côtés d’autres associations depuis le début, convaincue que c’était un droit fondamental pour les femmes de décider librement d’interrompre une grossesse ou non. Parallèlement, des campagnes d’information au sujet de la contraception ont été menées partout en Suisse. La prévention a été largement développée, notamment par la création de nombreux centres de planning familial.

La loi garantit actuellement un traitement équitable et non discriminatoire pour toutes les femmes. Or, les opposants de l’IVG remettent le sujet sur le tapis par le biais d’une initiative populaire. Rien d’étonnant, puisque nous assistons actuellement à une évidente tendance au démantèlement des acquis sociaux.

Notre association ne peut que s’insurger face aux arguments des initiants. Alors que les coûts de la santé explosent, et que nos assurances sociales sont en difficulté, il est facile et tendancieux de remettre en question le remboursement de l’avortement par la Lamal.

Nous ne voyons, au travers des arguments du comité d’initiative, qu’une seule et unique volonté: interdire l’IVG à plus long terme! Allons-nous revenir au temps des «faiseuses d’anges « et de tout ce que cela implique? Quelle femme envisage d’avorter une fois dans sa vie et décide par conséquent et au préalable de conclure une assurance maladie complémentaire? Est-ce que toutes les femmes pourront assumer financièrement le coût de cette assurance supplémentaire ? Est-ce que les jeunes filles mineures doivent aussi être au bénéfice d’une complémentaire?
Cette initiative balaie un droit essentiel pour toutes les femmes, elle est financièrement et socialement discriminatoire. Les règles de solidarité des caisses maladie sont bafouées! A quand des assurances spéciales pour toutes les personnes qui ne peuvent répondre aux normes de bonne santé stable et durable?
Nous en appelons au respect de l’opinion publique majoritaire (votation de juin 2002) et à la liberté des individus d’agir selon leur propre conscience et leurs convictions. ADF

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