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Une CCT qui a fait ses preuves

Sabine Furrer écrit à propos de l’article «La CCT Santé revient sur le tapis» paru le 1er novembre 2017.
Santé

Le Courrier est l’un des rares médias a avoir mis en avant les liens entre GSMN Neuchâtel SA (qui regroupe l’hôpital de la Providence et la clinique Montbrillant) et le PLR neuchâtelois (PLRN), fervent opposant à la convention collective de travail de la santé (CCT Santé 21) sur laquelle les Neuchâtelois-e-s devront se prononcer le 26 novembre prochain. Vous citez le député PLR Olivier Lebeau, mais vous auriez tout aussi bien pu parler de cet autre député PLR qui endossera le costume de directeur de la clinique Montbrillant dès le 1er janvier 2018. Ou de ce conseiller national PLR qui siège au conseil d’administration de GSMN Neuchâtel SA. Ou enfin de la toute récente ex-secrétaire générale du PLRN qui officie désormais comme responsable de la communication de GSMN Neuchâtel SA.

Il est indispensable que les citoyen-ne-s neuchâtelois-e-s se demandent, avant de glisser leur bulletin de vote dans l’urne, à qui profiterait réellement le démantèlement de la CCT Santé 21. Aux patients? Aux résidents des EMS? Aux assurés? Aux contribuables? Non, il n’y aurait qu’un grand gagnant: GSMN. L’attribution de missions cantonales à un établissement hospitalier est conditionnée à l’application de la CCT Santé 21, garante de conditions de travail correctes pour le personnel. Dans les faits, GSMN ne l’applique pas mais bénéficie depuis plus de quatre ans d’une dérogation du Conseil d’Etat qui devrait – enfin – cesser au printemps. On comprend mieux l’urgence d’achever le démantèlement de cette CCT – débuté en 2012 à l’hôpital de la Providence, souvenons-nous des grévistes qui ont été licencié-e-s pour s’y être opposé – qui reste un obstacle au business de GSMN et pour qui, son patron l’admet lui-même, la santé est un marché comme les autres.

Aujourd’hui, alors que les représentants des employeurs, ceux des employés et même le Conseil d’Etat défendent la CCT Santé 21, seuls GSMN et le PLRN, son meilleur lobbyiste, auraient un intérêt à son démantèlement. Ils seraient donc prêts à ruiner une CCT cantonale qui a fait ses preuves et qui est appliquée dans les EMS, les soins à domicile, les hôpitaux publics neuchâtelois à la satisfaction de tous, et ce uniquement pour servir des intérêts propres. Ne laissons pas ce groupe privé avide de bénéfices détruire ce que les partenaires sociaux ont mis tant d’années à bâtir.

Le 26 novembre prochain, votons deux fois non au démantèlement de la CCT Santé 21.

Sabine Furrer, Neuchâtel

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