Édito

Le fossile, c’est du passé

Caisses de pension

On l’appelle «bulle carbone» et elle menace l’environnement, mais aussi nos retraites. Elle gonfle à mesure que les caisses de pension suisses investissent des milliards dans le capital d’entreprises telles qu’ExxonMobil, Shell, BP ou Glencore.

Pétrole, gaz, charbon: une bonne partie de nos pensions dépend d’énergies fossiles. Selon une étude mandatée par l’Office fédéral de l’environnement, «la place financière suisse favorise un scénario induisant un réchauffement climatique mondial de 4  à 6 degrés». Bien loin de l’objectif des Accords de Paris, qui prévoit de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés d’ici à 2100.

Or demander que l’argent des retraites soit investi dans des projets durables fait sens sur le plan écologique, mais aussi économique. Car les Accords de Paris impliqueraient de laisser 80% des réserves fossiles dans les sols. Un scénario qui ferait perdre des plumes aux multinationales de l’énergie, mettant en péril le cours de leurs actions – et les fonds de pension injectés sur ces marchés.

Plusieurs institutions ont donc franchi le pas, comme la caisse de pension Nest (2,1 milliards de francs de volume de placement) qui a désinvesti du charbon, du pétrole et du gaz. Ou Publica, la caisse de la Confédération (38 milliards de francs), qui s’est retirée des entreprises extractrices de charbon. C’est bien, mais la Suisse peut aller plus loin. Une pétition1 value="1">www.alliance-climatique.ch demande davantage de transparence pour les assurés, et un désinvestissement des caisses de pension de ce secteur polluant, qui devrait appartenir au passé pour le bien de tous. Tant que nos retraites dépendent des capitaux sur les marchés financiers, c’est le minimum que nous puissions exiger. I

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