Édito

Faire du vrac la norme

Achats

Des magasins où l’on achète ses aliments à la pesée, sans ­emballage plastique inutile? La vente en vrac fleurit en Suisse romande et c’est tant mieux. Car les échoppes «zéro déchet» cumulent les mérites. Associées aux filières bio de proximité, elles rapprochent les consommateurs de leur assiette. ­Promotrices des bonnes pratiques, elles participent d’une socialisation vertueuse.

La Confédération prend acte et la Fédération romande des consommateurs salue, tout en rappelant ces commerçants d’un nouveau genre à leur devoir de transparence, en particulier sur les allergènes et la provenance des ingrédients. Rien d’insurmontable.

On pourrait craindre le vrac trop cher, réservé aux «bobos». Or non seulement il soutient la comparaison avec la grande distribution, mais il est économique, car il incite à n’acheter que le strict nécessaire. Le gaspi, fléau de la consommation de masse, est ainsi évité.

Serions-nous en train de refermer la parenthèse d’une poignée de ­décennies «sans conscience» pour ­renouer avec les habitudes – pas si anciennes – de nos aïeuls? Une chose est sûre: à l’heure du réchauffement climatique et des marées de plastique, les pratiques doivent changer radicalement.

Et c’est la limite du vrac à petite échelle, qui table sur le libre choix du «consomm’acteur». S’il est commode d’en appeler à la responsabilité individuelle, les marques et la grande distribution doivent s’y mettre à leur tour sans rechigner. Car c’est encore auprès d’elles que des millions de foyers se fournissent, encouragés à acheter toujours plus à prix cassés. Y consentiront-elles sans contrainte? Ou du moins sans incitation, par exemple sur le modèle bonus/malus?

Opinions Suisse Édito Roderic Mounir Achats

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