On nous écrit

Répondez-nous

Madeleine Gahigiri réagit à un échange de propos au sujet de la séparation d’une famille dans le cadre des accords de Dublin dans le canton de Vaud.
Renvois

Mais à quoi répond vraiment la «Réponse de Béatrice Métraux» dans Le Courrier du jeudi 3 août? En tout cas pas à la lettre de Marie-Pierre Maystre du 2 août précédent. Mme Métraux se contente de dire tout ce que la police n’a pas fait, mais à part les quatre mots («menotter la maman», ce qui est donc probablement une erreur) je n’ai rien trouvé dans la lettre du 2 août qui concernerait ce démenti. Et rien à dire concernant les arguments et les questions si probantes soulevés dans la lettre? C’est tout ce que le Conseil d’Etat vaudois a à répondre?

La police n’est pas intervenue pendant la nuit? (non, tôt le matin, quand les enfants dormaient).

Elle n’a pas embarqué tout le monde «sans rien expliquer»? («Expliquer», ce n’est pas faire savoir au père qu’il doit se présenter au SOP, Mme Métraux!).

Elle n’a pas séparé la famille? (On ne pouvait même pas attendre la fille aînée qui était absente!).

Elle n’a pas traumatisé les enfants, après tout ce qu’ils ont déjà vécu pendant leur périple et peut-être avant?

Nous sommes certainement nombreux à nous indigner de la manière dont le gouvernement vaudois a traité des familles déplacées, les séparant sans ménagement, traitant les parents, surtout le père, comme des malfaiteurs devant leurs enfants? Parfois les renvoyant à la rue.1

On a pu suivre dans l’émission «Vacarme» (RTS la Première à 13h) comment une femme a été refoulée par la Suisse en Italie, sans même qu’elle ait trouvé une chambre pour se mettre à l’abri. La famille Hailu, on l’a débarquée à Nice. Où sont les mesures d’accueil et d’encadrement exigées pour pouvoir expulser «légalement», selon Dublin-Schengen? Ont-elles réellement été respectées, cette fois-ci? Ou la famille doit-elle rejoindre tous ces gens dans les rues et les gares françaises?

Quid à propos de la marge de manœuvre des cantons, non utilisée? Les autorités cantonales peuvent décider de ne pas exécuter un renvoi, s’il viole les droits fondamentaux, notamment l’intérêt supérieur des enfants. (cf Denise Graf d’Amnesty International) Au niveau supérieur, la Confédération est tout en haut dans la statistique des renvois Dublin-Schengen. Donc, on pourrait faire autrement. Quel manque de solidarité! (Y compris avec les Etats qui font déjà plus que leur possible, comme l’Italie et la Grèce). C’est honteux de la part de la Suisse, comme de la part de l’UE!

Il y a pourtant de braves gens en France, en Suisse et ailleurs, qui sont prêts, comme en Allemagne et en Suède, à secourir ces malheureux et à s’occuper de renvoyer eux-mêmes et avec dignité ceux qui ne correspondent pas aux normes, dictées par Dublin-Schengen –  même s’ils ont peut-être de bonnes raisons de fuir leur pays! Pourquoi ne nous écoute-t-on pas? La Confédération, selon la RTS, vient de proclamer avec satisfaction que nos comptables en chef ont pu économiser sur le budget des migrants, cette année par rapport aux années passées. Bravo! Serait-ce parce qu’il y a moins de migrants qui errent en Europe? Certainement pas. La Hongrie, elle, a économisé davantage encore, en refusant tout le monde!

Nous sommes nombreux à exiger de notre Mère patrie qu’elle prenne au sérieux ses valeurs chantées le 1er Août. Répondez-nous, les responsables politiques en général – et le Conseil d’Etat vaudois en particulier!

1 cf RTS le 19.30 du 30.7.17

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