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Roulée Jeunesse

Europe

L’Europe a mal à ses jeunes. Son incapacité croissante à leur offrir des perspectives transparaît dans le rapport annuel sur l’évolution de l’emploi et de la situation sociale (ESDE). Y est pointé l’inquiétant taux de jeunes sans emploi et qui ne suivent aucune formation. En Italie, cela concerne 19,9% d’entre eux (contre une moyenne européenne de 11,9%). Quant au chômage des moins de 25 ans, il atteint 47% en Grèce, 44% en Espagne et 38% en Italie…

Dans son rapport, la Commission européenne juge que «les jeunes générations portent un fardeau particulièrement élevé»: travail précaire, salaires rabotés, contrats temporaires… Dans ces conditions, difficile de trouver un logement, de fonder une famille ou de cotiser pour une retraite décente. Il en restera toujours pour se plaindre de la «génération Y» (née entre 1980 et 2000), peu encline à se mettre au travail et qui ferait la difficile. En réalité, elle est aux abois. Et si les jeunes peuvent encore compter sur l’aisance – toute relative – de la génération des babyboomers, à quoi ressemblera le paysage social dans trente ans? Lorsque les précaires d’aujourd’hui n’auront pas les moyens d’aider leurs propres enfants?

Cette enquête identifie une bombe sociale en devenir. Malheureusement, cette Europe qui tire la sonnette d’alarme est la même qui conduit les démantèlements sociaux en son sein. Et la première est moins écoutée que les chantres de la «flexisécurité» ou de l’auto-entrepreneuriat, qui mènent droit dans le mur. Si la Commission européenne souhaite enrayer le chômage, et celui des jeunes en particulier, pourquoi ne pas commencer par condamner les programmes qui cassent les retraites et économisent à tour de bras dans les écoles, les universités, les hôpitaux et les services publics?

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