Chroniques

Un sonnet sur le soleil

Le soleil brûle son pâle visage d’embusqué,
Extasié d’être enfin à découvert, pauvre
Séquestré, ex-condamné aux travaux forcés.
Oblast après oblast, jusqu’en Sibérie: ivre.
Loin, loin, où l’hiver a valeur d’éternité.
Enfermé au goulag, perdu le goût de vivre,
Il s’imaginait mourir le boulet au pied,
Le soleil – une boule imagée dans les livres.
Bravant barbelés, miradors et sentinelles,
Raskolnikov sans crime, le désir en bagage.
Il creusa le sol de ses mains, de ses orteils,
La terre sous les ongles, il se fit la malle, la belle.
L’homme dont la vie ne supportait plus d’être en gage.
A la sortie du tunnel, revit le soleil.
MH

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Chroniques de Montricher

lundi 17 juillet 2017
Dans le cadre d’une résidence d’été à la Fondation Michalski, le collectif d’auteurs Caractères mobiles écrit des textes littéraires sur commande pour vous, lectrices et lecteurs du Courrier, sur...

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