Le Courrier

D’intérêt public

Procès

Le feuilleton des procès intentés contre Le Courrier par le milliardaire collectionneur d’art Jean Claude Gandur se poursuit. Après deux défaites de l’homme d’affaires au pénal, la procédure civile, elle, ne fait que commencer. Enjeu majeur pour notre journal, elle ouvre un débat de société sur la liberté d’expression: les journalistes ont-ils le droit de présenter, à la veille d’un vote crucial, les différentes facettes d’un acteur majeur d’un projet impliquant des millions de francs publics (dans ce cas, une extension muséale devisée à plus de 130 millions)?

En mai 2015, lors des débats du Conseil municipal de la Ville de Genève sur le Musée d’art et d’histoire, notre conscience journalistique nous a dicté de tenter de faire connaître aux votants genevois l’origine des millions apportés par un entrepreneur dans un partenariat public-privé d’une ampleur inédite. Nous avons souligné certaines zones d’ombre de l’industrie pétrolière dans laquelle Jean Claude Gandur a fait fortune, notamment dans le très corrompu Nigeria du dictateur Sani Abacha. Fidèles à notre déontologie, nous avons précisé que ni Jean Claude Gandur ni sa société n’avaient été condamnés par la justice en quarante ans d’activités.

A travers l’écriture de chroniques judiciaires, Le Courrier tente aujourd’hui de rendre compte aussi fidèlement que possible des audiences de ce procès, bien qu’il soit concerné. Comme à notre habitude, nous séparons les faits du commentaire tout au long de cette couverture. En premier lieu parce que le débat de fond soulevé par ce procès est d’intérêt public, dans un contexte où la presse est de plus en plus fragilisée. Mais aussi par devoir de transparence auprès de vous, lectrices et lecteurs. Principaux soutiens du Courrier, vous avez le droit d’être tenus informés de ce qui rythme la vie de votre journal et des menaces qui pèsent sur notre structure associative et indépendante. C’est dans ce même esprit que nous publions chaque année le détail de nos comptes.

Le Courrier reconnaît bien sûr à toute personne s’estimant lésée le droit de s’en remettre à la justice. Reste qu’intenter un procès contre un journal financièrement fragile n’est pas un geste anodin. Malgré l’énergie que nous devons déployer pour notre défense, nous avons la ferme volonté de nous battre pour le droit à l’information et à une presse critique.

Pour toutes ces raisons, nous défendons le travail effectué dans le strict cadre des droits et devoirs des journalistes. Et c’est cette même déontologie journalistique qui nous pousse à relater ce procès le plus objectivement possible dans les chroniques qui lui sont dédiées.

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