Édito

Le climat à l’épreuve de Trump

Environnement

Donald Trump souffle le chaud et le froid sur le climat. Ce week-end, lors de la réunion du G7, le président étasunien a refusé de se prononcer sur la future participation de son pays à l’Accord de Paris. Et ce, malgré les pressions des dirigeants réunis à Taormina, en Italie. «Je vais prendre ma décision finale la semaine prochaine», s’est-il contenté de tweeter.

Le milliardaire parvenu à la Maison-Blanche n’arrive pas à trancher. Une lutte d’influence fait en effet rage au sein de ses conseillers. Une partie d’entre eux plaident pour un soutien de façade à l’engagement pris fin 2015 par les Etats-Unis et 194 autres pays, afin de ne pas s’isoler sur la scène internationale. D’autres réclament une rupture drastique avec la politique environnementale prônée par Barack Obama. Pour contenter une partie des électeurs du président, d’une part, mais surtout pour remercier les lobbys du pétrole et du charbon qui l’ont soutenu.

En quelques mois à Washington, Donald Trump leur a déjà fait d’importants cadeaux, en minant notamment la politique environnementale fédérale et le soutien à la recherche et au développement des énergies renouvelables. Heureusement, de nombreux Etats et Villes des Etats-Unis se sont malgré tout engagés à poursuivre le chemin tracé par l’Accord de Paris.

Certes, cet accord manque d’ambition face à la gravité de la crise climatique. Mais il a le mérite d’avoir marqué un premier engagement de l’ensemble de la communauté internationale pour limiter le réchauffement. Il a ainsi constitué un symbole de la prise de conscience globale quant à l’urgence climatique. En laissant planer le doute sur la poursuite de la participation des Etats-Unis à la politique internationale de limitation des émissions de gaz à effet de serre, Donald Trump ouvre une brèche inquiétante. Notamment parce qu’il pourrait entraîner dans son sillage d’autres pays, rétifs aux engagements pris à Paris, qui les avaient adoptés pour suivre le mouvement. Car même si Washington fâche – un peu – certains de ses alliés, les Etats-Unis restent la première puissance économique et militaire mondiale – et le deuxième pollueur de la planète.

Les atermoiements de Donald Trump affaiblissent ainsi l’action mondiale contre le réchauffement climatique. Et c’est la planète et l’ensemble de ses habitants qui risquent de pâtir, dans le futur, de cette politique destinée aux riches soutiens du président étasunien.

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