La Suisse se félicite souvent de son rôle central dans la diplomatie multilatérale; d’accueillir les organisations intergouvernementales aux acronymes réputés: ONU, CICR, OMC, OIT, OMS, HCR… Mais aussi – réalité réjouissante – de permettre aux acteurs de la société civile du monde entier de s’exprimer.

Le tout pèse 5,9 milliards de francs annuels, selon le Département fédéral des affaires étrangères.

Au cœur de la Genève internationale, le monde des organisations non gouvernementales (ONG), pendant essentiel des activités institutionnelles, a trouvé un toit à la Maison des associations en 2001. Une multitude d’initiatives solidaires a pris racine dans ce terreau fertile – comme autant de rappels des luttes sociales à soutenir, tissant des liens citoyens.

Au total, 80 associations s’y activent: Attac, Ligue des droits de l’Homme, Groupe pour une Suisse sans Armée, Oxfam, Stop suicide, Trial (lutte contre l’impunité des crimes internationaux)… Impossible de les lister toutes. Sans compter celles qui figurent sur liste d’attente et celles qui organisent des conférences, tiennent leurs assemblées et autres événements à la Maison des associations. En seize ans, le lieu est devenu le quartier général de ce petit monde qui œuvre pour le grand. A l’heure d’organiser des événements tels qu’Alternatiba Léman, le bâtiment de la rue des Savoises sonne comme une évidence.

Autant d’éléments à garder à l’esprit pour les Genevois à l’approche des votations du 21 mai. Une initiative demande 16 millions de francs pour un projet d’extension-rénovation, gage de l’épanouissement de cette vie associative. Trop cher pour certains, qui minimisent l’apport de ce projet au dynamisme de la société civile.

Souvent réduits à déplorer, impuissants, les catastrophes en Syrie ou ailleurs, sur les théâtres de guerre ou face à la crise migratoire, les citoyens ont la possibilité de contribuer à des solutions en amont. Au regard de ces enjeux, ces 16 millions apparaissent comme un investissement raisonnable.