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Terrorisme commercial

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L’intelligence humaine et la liberté de penser sont menacées depuis toujours par des armes de destruction massive, telles que l’éducation et les propagandes religieuses et politiques. Mais, dans le monde d’aujourd’hui, elles sont exposées à pire. Radios, cinéma, télés ont conditionné les foules à rêver de vies inaccessibles à la plupart, qu’il s’agisse de consommation, de pouvoir ou de sport, réduisant le temps disponible de beaucoup à des espaces imaginaires aberrants. Depuis, les «cookies» sur internet espionnent tous nos moindres actes pour orienter nos désirs et nos achats vers les profits des actionnaires des multinationales. Ils constituent une atteinte majeure aux libertés individuelles, qui échappe à toute régulation par sa pratique internationale et délocalisée. La mondialisation, effective depuis toujours pour la circulation des vents, des eaux et des êtres vivants, faisait l’objet d’une exception humaine avec la création d’Etats, dotés de gouvernements et de lois, dont certains avaient réussi à préserver la paix, la prospérité et, parfois, les droits et libertés de leurs citoyens. Mais à l’international, l’échec des tentatives de gouvernance face aux Etats totalitaires surarmés et égocentriques a produit des situations de non-droit catastrophiques. Qu’il s’agisse de la prévention des conflits armés, de la surexploitation des ressources précieuses, de la navigation dans les eaux internationales ou… du commerce!

Le culte de l’argent-roi fait que vendre des armes, de la drogue, des œuvres d’art volées, des nourritures infectes, des exonérations fiscales, ou n’importe quel objet inutile est plus facile que tenter quoi que ce soit pour préserver la qualité de la vie des gens. Ayant, dans la pratique, avancé beaucoup plus vite que la science dans la théorie, propagande et marketing manipulent nos émotions et nos comportements avec une efficacité redoutable. Si vous voulez une information sur l’horaire d’un train, il vous faudra accepter les cookies de la compagnie ou de Google, qui traquent vos désirs pour vous inonder de pubs non désirées. Sur la page cherchée, il faudra trouver l’horaire entre des affiches clignotantes élaborées sur mesure en fonction de vos recherches précédentes, que vous ayez accepté, ou non, les cookies. Vous pensez qu’après tout, il suffirait de débrancher internet pour éliminer le problème? Trop tard! Nombre d’actions indispensables à la vie sociale ne passent plus que par là: les Etats sont les premiers à s’être fait piéger et vous ne pourrez plus vous faire soigner, payer vos impôts ou vous nourrir! Alors plonger dans l’illégalité et retourner au paléolithique? Vous n’avez plus les compétences nécessaires…

Même la folie furieuse de l’ignoble Trump est contenue par l’argent et les marchands: il dit le pire des Arabes et des musulmans, mais pas touche aux Saoudiens! Suppôts essentiels de l’intégrisme, de la propagande salafiste, et bailleurs de fonds, directs et indirects, des terroristes, ils échappent à ses gesticulations dérisoires.

Quel rapport avec les cookies, me direz-vous? Evident: c’est en traquant et manipulant les émotions et les désirs que les propagandes, le marketing et les cookies visent à nous emmener où leurs maîtres veulent, qu’il s’agisse d’Hitler ou de Trump, des salafistes, de marchands de boissons gazeuses, de prières ou de natels. C’est en manipulant non seulement l’information, mais la façon dont elle est perçue, que les religieux, les politiques et les marchands nous mènent là où ils nous ont donné envie d’aller! Il n’est pire soumission que celle qui est acceptée contre toute légitimité, qui devient une addiction. Dans une expérience bien connue, des rats ou des dauphins munis d’électrodes bien placées se provoquent des orgasmes en appuyant sur des boutons. Si on ne les interrompt pas, ils ne font plus que cela, jusqu’à la mort… Les cookies commerciaux seront-ils les électrodes qui détruiront nos civilisations? A voir les addictions à l’argent, aux religions, aux jeux ou à la pornographie, on pourrait le croire…

* Chroniqueur énervant.

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lundi 8 janvier 2018

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