Chroniques

Résister et aimer

Chroniques de résistance

Ouf! Noël et la Saint Sylvestre sont derrière nous. En effet, le noël de pacotille auquel je ne m’habituerai jamais, si éloigné qu’il est du symbolisme qu’il représente et si empli de toc et de mièvrerie, dont le slogan principal pourrait être «tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil», est retombé mollement dans les poubelles de la voirie. Quant à la Saint Sylvestre, à part le mal de caillou du lendemain, il n’y a pas grand chose à retenir des bulles de champagne et de ces vœux ineptes où l’on souhaite à tour de bras «santé, bonheur, argent, réussite… et la santé surtout hein!». En fait, il ne se passe rien entre le 31 décembre et le 1er janvier, sauf le changement de millésime. Les Kurdes, eux, ont bien raison en fêtant l’an nouveau, Newroz, le 21 mars, soit l’équinoxe de printemps où la nature montre que la vie n’était qu’enterrée pour mieux ressusciter, ainsi que Pâques la célèbre.

Aujourd’hui, comme hier, et demain encore, nous sommes appelés à marcher sur nos deux pieds en traversant le monde de brutes dans lequel nous vivons. Contre le fascisme renaissant et ses masques hideux que sont l’antisémitisme, l’islamophobie, l’homophobie, le mépris des pauvres et des gens d’ailleurs, l’appel à la résistance résonne dans tous les cœurs et les entrailles de celles et ceux qui sont debout et disent non à l’infâme. Ce combat, centré sur la dignité humaine et le respect effectif des droits humains, est de longue haleine et à mener tous les jours, en toutes circonstances, dans tous les lieux que nous fréquentons, individuellement et collectivement. En effet, il ne s’agit pas d’attendre des consignes d’un quelconque «état-major» politique, ecclésial ou pseudo-philosophique, mais de marcher, pas à pas, dans la direction de la liberté et de la justice.

Il ne s’agit cependant pas non plus d’arborer une tête de martyr, dans une attitude sacrificielle de «cul-bénit», professant un moralisme aussi inefficace que faussement modeste. Bien au contraire, si nous nous battons contre les atteintes multiformes à la vie humaine, c’est parce que nous aimons cette vie même! Le monde peut être triste et laid, certes, mais beau et bon aussi, comme le dit justement l’abbé Pierre en proclamant «qu’il faut avoir un œil ouvert sur les misères mais ne surtout pas oublier d’ouvrir l’autre sur la beauté». Aimer est donc notre ligne de conduite qui va se traduire en ligne politique dans les luttes sociales que nous menons et les solidarités que nous vivons.

Résister et aimer, que voilà un beau programme pour nous autres et pour l’année qui vient!
 

Opinions Chroniques Bruno Clément

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lundi 8 janvier 2018

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