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Foot à tout prix

Léon Meynet appelle au boycott de la prochaine Coupe du monde de football.
Football

A quoi joue donc Infantino et la FIFA? Enfant il n’est pas, innocent encore moins. Et pourtant, sans état d’âme, il assume l’organisation de la prochaine Coupe du monde de football au Qatar. Il y a même établi son QG et celui de sa fédération. Sans doute pour mieux contrôler l’afflux de dollars engendré par les entrées et les droits télévisuels. Mais là n’est pas la question. En fait, il faut plutôt se demander pourquoi organiser un tel événement sportif en plein désert, là où le football est quasi inexistant si ce n’est par des investissements en millions de dollars dans des clubs européens? Oui, ils ont bien une équipe de façade – le pays organisateur a droit de participer avec une équipe sans passer par les qualifications – entraînée par je ne sais quel grand coach venu d’Europe qui effectuera sans doute le match d’ouverture dans l’indifférence locale générale et dans l’ébullition mondiale des supporters à force de grands écrans publics et de fanzones généralisés.

Comment est-ce possible à l’heure où la planète brûle et où l’on sait que des milliers d’ouvriers sont morts dans l’enfer de la construction des stades et que des milliers d’autres sont exploités et sous-payés? Non, les princes et autres dignitaires n’ont pas mis la main à la truelle, sauf peut-être pour la pose des premières pierres. Peut-on vraiment concevoir l’octroi d’un événement de cette envergure à un pays si peu respectueux des droits humains? Sans compter qu’il va falloir des dépenses énergétiques folles et abusivement émettrices d’émissions de CO2 pour faire fonctionner les climatiseurs géants nécessaires aux stades, aux hôtels et aux buildings construits pour accueillir public, organisations, médias et businessmen désireux de profiter de la manne opportunément générée.

Pour ces nombreuses raisons, et les conséquences énergétiques et polluantes directes que ce «Mondial» aura pour la planète, toutes les nations auraient dû massivement exprimer leurs réserves quant à la présence de leur équipe au Qatar. Mais encore une fois le silence sur cette question sensible semble assourdissant. Comme le dit très bien l’adage «Qui ne dit mot consent»! Or aujourd’hui, ce n’est plus le moment de consentir, mais plutôt de réagir. Il serait bon que de courageuses nations, ligues, clubs ou fédérations fassent part de leur désapprobation, voir même retirent courageusement leurs équipes de cette compétition de dupes dont nous sommes les otages.

Boycottons cette farce mondialisée. Ayons le courage de ne pas nous rendre dans ces fanzones marchandes complices d’une telle ineptie. Abstenons-nous de regarder les matchs de nos équipes préférées, y compris ceux de la Nati. Choisissons de nous mettre en famille ou avec des amis autour d’une table pour jouer au scrabble, au Monopoly, au yass, à la bataille ou à tout autre jeu de société en parlant nature, voyages, animaux, système solaire pour oublier cette dérisoire valse de joueurs et de ballons ronds. Et si vous entendez rallier celles et ceux qui veulent boycotter cette honteuse mascarade sportive, faites-le savoir dans votre voisinage en allumant des bougies sur vos fenêtres.

Léon Meynet,
Chêne-Bougeries (GE)

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