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Promesses électorales et tours de passe-passe

  AGORA   GENÈVE • Selon l’Association pour une meilleure école, la création de 120 postes d’enseignement supplémentaires en lien avec le mercredi d’école ne parvient même pas à combler les pertes de postes prévues par ailleurs.

 

L’ajout de 120 postes d’enseignement pour les élèves concernés par l’introduction du mercredi d’école a été un argument de poids lors de la campagne. Deux tiers des électeurs ont adhéré à ce projet, mais, à suite de la votation, une ombre plane sur notre école.
Au lendemain de la votation, M. Beer (conseiller d’Etat en charge de l’Instruction publique) annonçait sa volonté d’inclure dans le taux d’encadrement les directeurs d’école, soit 78 postes. Nous ne lancerons pas ici 
le débat sur le rôle des directeurs, mais les compter comme des enseignants paraît un bien mauvais calcul pédagogique.
A cela s’ajoute le fait que lors de la prochaine rentrée scolaire, les postes enseignants diminueront de 40. Une baisse prévue de 362 élèves justifierait cette logique économique. Si nous considérons qu’une classe se compose d’une vingtaine d’élèves, c’est une baisse de 18 postes qui devrait avoir lieu. Soit le Département de l’instruction publique a des difficultés à appliquer une règle de trois, soit nous sommes en présence d’une mesure d’économie faite aux dépens des élèves genevois.
Il faut aussi prendre en compte la forte hausse des effectifs pour la rentrée 2015 avec l’équivalent de 176 élèves de plus que la situation actuelle, soit l’équivalent de 19 postes d’enseignement à pourvoir en plus des 40 qui seront à récupérer.
Ce qui est à craindre pour l’école genevoise et, par voie de conséquence, pour nos enfants, est un petit tour de passe-passe escamotant les postes promis. Si nous additionnons les 40 postes enlevés avec les 19 à pourvoir et les 78 directeurs, nous avons l’équivalent de 137 enseignants qui auront disparu. Les 120 postes promis, qui devaient pallier à l’ajout du mercredi, ne suffiront même pas à combler les pertes. Le constat risque une fois de plus d’être que «les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent».
 
 

* Président de l’AME – Association pour une meilleure école, www.ame-ge.ch

Opinions Agora Christophe Blandin

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