Contrechamp

Trois questions à Martine Chaponnière

Pour la présidente de SOS Femmes, l'urgence est de répondre à la précarisation grandissante des femmes.

Vous présidez SOS Femmes depuis près de trois ans. Quelles sont les préoccupations qui se sont imposées à vous sur le terrain?
Travaillant depuis toujours sur la question féminine, mais jamais dans le domaine du social, j'ai découvert l'immense complexité de ce monde, l'engagement sans limites des salarié-e-s, et la nécessité pour les associations subventionnées par l'Etat d'avoir un comité bénévole qui peut apporter un regard moins impliqué dans l'urgence du quotidien. J'ai également pu constater la précarisation grandissante de la situation des femmes, notamment à cause de la mondialisation et du néolibéralisme croissant.

Comment définiriez-vous les urgences actuelles?
Etant donné le nombre de situations d'urgence auxquelles nous sommes confrontées, il devient de plus en plus difficile de fournir l'investissement nécessaire à un travail à long terme avec les femmes qui viennent nous consulter. Mais grâce à la solidarité des femmes, deux déjeuners ont été organisés pour notre association, l'un par le Lions Club Genève-Lac en faveur des projets de réinsertion pour les femmes et l'autre en faveur des enfants par le Ladies' Lunch.

Vos projets dans un proche avenir?
Nous voudrions entre autres essayer de mieux cerner la situation de la prostitution estudiantine, qui se trouve aujourd'hui facilitée par le net; il n'est pas aisé d'obtenir des chiffres. Le problème est que les étudiantes pensent qu'elles peuvent faire une passe ou deux pour subvenir à tel ou tel besoin, mais en réalité ça ne se passe pas comme ça… Nous souhaitons par ailleurs développer les ateliers de formation: SOS Femmes est une association très intéressante car à côté du secteur «consultation», nous avons une boutique, «Les Fringantes», qui propose des vêtements de seconde main et permet aux femmes de se confronter en direct au monde professionnel après une période de rupture. Des fonds privés nous ont permis d'élargir notre offre sur le plan de la formation, en organisant des ateliers, tels que «Comment gérer son assurance maladie» ou «Prostitution et vieillissement». La formule de ces ateliers se révélant fructueuse et efficace, nous souhaitons la développer. MJD

Opinions Contrechamp Martine Jaques-dalcroze

Connexion