Chroniques

Livres debout!

Chronique de résistance

«Nuit debout!», ce formidable mouvement d’agora citoyenne en France a été lancé le 31 mars dernier par François Ruffin, rédacteur en chef du magazine Fakir et réalisateur du film Merci Patron!, et par Frédéric Lordon, une des figures des «Economistes atterrés». Ciblant au début la scélérate «loi travail» – dont la contestation a fait se lever le plus grand mouvement social dans l’Hexagone depuis celui de 1995 – le mouvement de «Nuit debout» a progressivement élargi sa critique sociale sur tout ce qui pèse, mutile et opprime les gens et la société. Il s’est élargi également géographiquement jusqu’à toucher une centaine de villes en France et plusieurs dizaines en Europe. Il s’est élargi enfin dans de multiples déclinaisons, «Filmer debout!», «Chanter debout!», «Cultiver debout!», tout cela pour clamer, en résumé, «Vivre debout!». En ce sens, «Livres debout!», le titre de cette chronique, est issu du même rhizome.

Il m’est en effet à cœur de vous présenter succinctement trois livres qui ont nourri mon été, voire l’ont illuminé! Publiés en mars, avril et mai 2016, de taille et de genèse différentes, ils sont tous trois des livres de révolte et d’espoir. Ces livres, les voici: Dire nous. Contre les peurs et les haines, nos causes communes, d’Edwy Plenel, Don Quichotte édition; On vaut mieux que ça, de Fabrice et huit autres internautes, Flammarion; Contre Valls, réponse aux néoconservateurs, de Noël Mamère et Patrick Farbiaz, Les Petits Matins.

Ces trois textes, radicalement critiques de l’ordre social capitaliste et de ceux qui le défendent et le promeuvent – personnages ubuesques, pantins clonés au WEF à Davos, pathétiques dans leur tour d’ivoire, cyniques et veules, renégats à l’occasion quand ils s’affublent du «masque de la gauche» – dessinent aussi l’horizon renouvelé de la transformation du monde et des chemins possibles pour (re)construire «d’en bas» une société plus juste, plus humaine, plus en harmonie avec la nature et ses ressources limitées, en un mot plus «fraternelle», dont le «commun» sera l’axe central. Et cela, non en diffusant un nouveau «catéchisme» progressiste, mais en se fondant sur toutes les initiatives citoyennes en cours et les nouvelles liaisons horizontales qui se nouent par internet, par les rencontres réelles des personnes et des collectifs et par les coordinations d’actions locales, mais aussi continentales et mondiales («Pense avec le monde, agis dans ton lieu» disait Edouard Glissant).

Je vous souhaite à toutes et tous de très bonnes lectures en cette fin d’été, «Debout» et en respirant très profondément!

* Animateur en éducation populaire.

Opinions Chroniques Bruno Clément

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lundi 8 janvier 2018

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