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L’incohérence en politique

UDC • Pour Maria Bernasconi, les «confidences» du conseiller national fribourgeois Jean-François Rime à «PME Magazine» (cf. notre édition du 13 décembre) violent le devoir de confidentialité.

En cette fin d’année, l’aide sociale est attaquée avec une hargne toute particulière en Suisse alémanique. Après s’en être pris aux étrangers globalement abuseurs, l’UDC tire désormais à boulets rouges sur les pauvres de notre pays, avec l’argument simpliste que là aussi, il s’agit de fainéants profiteurs. En réalité, c’est l’UDC qui abuse, encore et encore.

Je pense notamment aux récentes confidences du représentant ce parti au Conseil national, Jean-François Rime. Président de l’Union suisse des arts et métiers, il reconnaît utiliser des informations reçues en commission pour défendre ses intérêts d’entrepreneur. La loi sur le parlement dit clairement que les délibérations des commissions sont confidentielles.

Ma collègue de parti Cesla Amarelle y voit un délit d’initié, et a déposé une interpellation demandant au bureau de l’Assemblée fédérale d’ouvrir une enquête. Peu de chances qu’elle débouche sur du spectaculaire, tant cette pratique est répandue à la droite d’un parlement qui collectionne les sièges dans les conseils d’administration des entreprises, car certes cela rapporte beaucoup d’argent. Habituellement passée sous silence, cette violation du devoir de confidentialité serait «inhérente au système de milice», entend-on à droite.

En cette veille de Noël, fête de l’amour du prochain, il me semble vital de souligner l’incohérence d’une partie du monde politique, qui ne juge même plus utile de placer l’intérêt public avant la défense de petits privilèges personnels. Et quelle indécence il y a à qualifier l’aide sociale de trop généreuse, alors qu’elle est l’ultime filet de sécurité avant ce qu’il faut bien appeler la dèche. Je souligne que la part des bénéficiaires de l’aide social reste stable à 3% de la population. Mais l’UDC n’hésite pas à en faire l’un des enjeux des élections fédérales de l’an prochain. Joyeux Noël!

* Conseillère nationale socialiste genevoise.

Opinions Agora Maria Bernasconi

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