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Des conditions de travail améliorées pour les mamans de jour

VILLE DE GENÈVE • La conseillère administrative Esther Alder, en charge de la Petite Enfance, répond à Maria Pérez (agora du 19 novembre) sur l’accueil familial de jour.

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Dans son édition du 19 novembre, Le Courrier a publié une tribune sur l’accueil familial de jour qui appelle quelques précisions de ma part.

La petite enfance – en particulier l’intérêt des enfants – est une de mes priorités politiques et la création de places dans les institutions de la petite enfance mon premier objectif. Entre 2011, l’année où je suis entrée en fonction, et 2016, 1000 nouvelles places auront été créées en Ville de Genève.

La politique de la Ville a consisté jusqu’à maintenant à développer plutôt ce mode de garde collectif, qui correspond d’ailleurs à la préférence des parents. Aujourd’hui, la Ville de Genève est la ville de Suisse qui offre probablement le plus grand nombre de places en crèches proportionnellement au nombre d’enfants en bas âge.

Ceci étant posé, il faut rappeler que des milliers de familles ont aujourd’hui recours à d’autres modes de garde, comme la garde à domicile ou les mamans de jour, principalement faute de places en crèches.

Face à ce constat, la Loi cantonale sur les structures d’accueil de la petite enfance et sur l’accueil familial de jour (LSAPE) invite les communes à mettre en place des structures de coordination des accueillantes familiales de jour, donnant à ces femmes la possibilité de gagner un statut de salariées. Je me suis battue pour la création d’une telle structure. La Ville de Genève l’a inaugurée en septembre dernier pour répondre aux besoins des familles et des mamans de jour intéressées par cette option. La mise en place de cet accueil répond aussi aux vœux d’une motion traitée par le Conseil municipal.

Avec la création d’une structure de coordination de l’accueil familial de jour – et c’est un début – la Ville a donc voulu compléter et diversifier son offre pour répondre à une demande sociale réelle. La Ville a surtout voulu améliorer la qualité de l’accueil familial de jour, ce qui passe notamment par une amélioration des conditions de travail des mamans de jour. Elle passe également par une formation spécifique qui permet d’offrir aux enfants de meilleures conditions d’accueil.
En donnant un statut d’employées aux accueillantes familiales de jour, avec tous les avantages qui en découlent en matière d’assurances sociales (AVS, AI, assurance-chômage, prévoyance professionnelle, allocations familiales, assurance maternité), la Ville confère des droits et une protection à des femmes souvent démunies. De plus, les accueillantes familiales ont droit à cinq semaines de vacances par année, elles bénéficient de conditions particulièrement avantageuses en cas de maladie et d’accident, et les dépassements d’horaire sont remboursés.

Nos chiffres montrent qu’une accueillante travaillant à son propre domicile 50 heures par semaine (le maximum prévu par le contrat) en gardant trois enfants peut gagner 3554 francs bruts par mois. La Ville n’a pas déterminé elle-même le salaire des accueillantes familiales, mais elle s’est alignée sur les tarifs les plus élevés en vigueur dans les autres communes.

La Ville étudie actuellement la possibilité de revaloriser la rémunération des accueillantes familiales de jour avec d’autres communes. Elle souhaite aussi inscrire leur expérience dans un cursus de formation, afin de leur donner des perspectives professionnelles. En dernier lieu, j’aimerais souligner que rien n’est figé et que la structure de coordination créée par la Ville est appelée à évoluer.
 

* Conseillère administrative, Ville de Genève.

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