Depuis 1990 et la montée en puissance des pays dits émergents (Brésil, Inde, etc.), les associations de coopération au développement se posent la question de travailler et de soutenir des partenaires locaux dans ces pays. Si l’Inde a la plus forte croissance de «nouveaux millionnaires en dollars», le phénomène ne doit pas occulter qu’il se réalise en parallèle, voire au prix d’un appauvrissement et d’une exploitation accrus, d’une part importante de la population. En conséquence, les disparités n’ont jamais été aussi grandes.

Cette croissance économique est bien réelle, contrôlée par une cinquantaine de milliardaires à la tête de groupes industriels immenses; mais elle est malsaine, parce que ses fruits sont inéquitablement répartis et qu’elle n’a pas d’objectif. Le journaliste indien Palagummi Sainath donne une image parlante de ce phénomène: «La croissance en soi ne représente rien. Croître pour croître, c’est l’idéologie de la cellule cancéreuse».

Dans ce contexte, l’action des ONGs doit continuer à viser en particulier les populations laissées à l’écart du boom économique. En s’attachant à la réalisation de droits de l’enfant aussi fondamentaux que le droit à l’alimentation ou à l’éducation, en donnant une voix à ces jeunes, en promouvant l’autonomie des enfants et des jeunes afin qu’ils deviennent pleinement les acteurs citoyens de demain, Terre des Hommes Suisse, avec ses partenaires, concentre ses efforts sur la face cachée de l’Inde moderne. La lutte contre l’exploitation au travail des enfants, la traite d’enfants ou encore la malnutrition infantile sont au cœur de son action, bien loin des gratte-ciel, des parcs technologiques ou des sites touristiques mondialement connus.